Je vais bien, tout va bien. Je vais juste le chercher et
[cdb]revenir en courant.
Bonsoir, Annette.
Hiii !
Ah ! Désolée ! Je ne voulais pas vous surprendre.
Oh, Ingrid ! C'est vous ! Pardonnez-moi d'avoir réagi
[cdb]de la sorte. Je suis un peu tendue en ce moment.
Ne vous en faites pas. Mais si je puis me permettre,
[cdb]que faites-vous debout si tard ?
J'ai oublié mon livre dans le réfectoire et je revenais
[cdb]juste le chercher.
Quelle coïncidence, j'y vais aussi pour récupérer
[cdb]quelque chose.
Oh, super ! Allons-y ensemble ! Sérieusement,
[cdb]je me sentirais mieux si vous étiez avec moi.
Je ne vois pas vraiment pourquoi, mais d'accord.
Bon sang, il fait si sombre...
Hiii ! C'était quoi, ça ? Je crois que ça venait
[cdb]de l'herbe, là-bas !
Hmm ? Certainement un autre couche-tard.
Peut-être...
Annette, arrêtez ! Vous foncez droit dans ce tas de...
Ouille ! Mais qui a posé ces caisses ici ?!
Des caisses. Oh, Annette.
Eh bien, c'était une sacrée épreuve mais nous avons
[cdb]fini par y arriver. Merci, Ingrid.
Je suis heureuse que personne n'ait été blessé à part
[cdb]vous et ces caisses. Mais si je puis me permettre,
Annette, auriez-vous... peur du noir ?
Eh bien, à vrai dire, oui. Toute ma vie j'ai eu peur
[cdb]du noir. Je voudrais que ça s'arrête, mais je n'arrive
[cdb]pas à m'en débarrasser.
Et vous, Ingrid ? Ça ne vous fait pas peur ?
Des fantômes pourraient apparaître de nulle part
[cdb]et vous tourmenter !
L'obscurité ne me dérange pas, non. Et comme je
[cdb]n'ai jamais vu de fantômes, je ne suis pas effrayée.
Mais ça ne vous effraie même pas d'y penser ?
Imaginez un cadavre gluant qui surgirait du sol et
[cdb]vous poursuivrait en claquant des dents !
Nous avions des histoires de ce genre en Galatea.
Et bien sûr, mes frères adoraient me les raconter
[cdb]quand j'étais petite.
Mais si elles étaient vraies, nous ne pourrions pas
[cdb]même aller prendre le petit-déjeuner sans croiser
[cdb]une horde de morts-vivants.
Hum. Vous avez sûrement raison... N'empêche que
[cdb]je n'arrive pas à m'enlever cette idée de la tête.
Personnellement, je pense que ce serait une bonne
[cdb]chose si les morts devenaient des fantômes, nous
[cdb]pourrions alors avoir une chance de les revoir.
Mais quand les gens meurent, c'est fini. Nous ne
[cdb]pouvons plus les voir ou leur parler à nouveau.
Oui, quand quelqu'un meurt, c'est pour toujours.
Mais c'est une raison de plus de chérir la vie et
[cdb]le peu de temps que nous avons, n'est-ce pas ?
C'est vrai. Nous n'avons qu'une vie, après tout.
Dans ce cas, je vais faire le chemin du retour
[cdb]toute seule !
Vraiment ? Cela vous a été pourtant si difficile
[cdb]d'arriver jusqu'ici.
Si je veux triompher de mes peurs, je ferais mieux
[cdb]de le faire tant que je suis encore en vie.
L'obscurité est terrifiante, mais je la surmonterai.
Ha, je pourrais apprendre une chose ou deux de
[cdb]son optimisme. On ne vit qu'une fois... Hm...