« Mon cher fils, j'espère que cette lettre te trouvera
[cdb]en bonne santé et que vous ne vous disputez pas trop,
[cdb]ta sœur et toi. »
« De mon côté, rien n'a changé. Tout va bien ici. »
« Cela fait déjà un certain temps que j'ai quitté l'Église
[cdb]du Royaume, mais je m'en accommode. »
« Lorsque cette guerre sera terminée, j'espère
[cdb]que nous pourrons à nouveau vivre tous les trois
[cdb]ensemble... »
Elle semble être en bonne santé.
Oui, elle m'a envoyé cette lettre juste après
[cdb]que je lui ai écrit t'avoir retrouvé.
Je sais que cette nouvelle l'a soulagée. Elle s'est
[cdb]toujours tellement inquiétée à ton sujet, tu sais ?
...
La dernière fois que nous t'avons vu, c'était avant
[cdb]notre départ de la maison Bartels, alors va lui rendre
[cdb]visite, s'il te plaît, quand tu en auras l'occasion.
Comme tu l'as lu, nous pensions qu'une fois
[cdb]la guerre terminée, nous pourrions peut-être
[cdb]nous réunir.
Non.
Pourquoi ?
Je... ne peux pas me montrer devant elle.
J'ai tué mon père. J'ai massacré tous ceux qui se
[cdb]trouvaient dans la maison. Notre mère ne devrait pas
[cdb]rencontrer un meurtrier.
Oui, je suis au courant mais... je suis certaine que
[cdb]si tu as agi ainsi, c'est parce que tu sentais que tu
[cdb]devais le faire, n'est-ce pas ?
Tu n'as qu'à le lui expliquer. Elle t'écoutera.
Tu ne comprends pas. Mon cœur abrite
[cdb]un démon meurtrier.
Le Chevalier Macabre en moi vous tuerait toutes
[cdb]les deux sans aucune hésitation.
Je ne pourrais pas supporter qu'une telle chose arrive.
Mais nous discutons bien, en ce moment,
[cdb]et tu n'as absolument pas changé.
Tu es mon petit Emile, qui adore
[cdb]les chats et les bonbons !
Mercedes...
Je vais peut-être bien pour l'instant... et peut-être
[cdb]que le démon qui m'habite finira un jour
[cdb]par disparaître.
Mais je ne peux pas vivre avec vous avant d'avoir
[cdb]expié mes crimes.
Et vu leur gravité, ce jour risque de ne jamais venir.
Mais...
Je ne demande qu'à être jugé selon la loi
[cdb]et à payer pour mes actes.
Telle est donc ta décision, n'est-ce pas ?
Dans ce cas, je n'ai pas d'autre choix que de te
[cdb]soutenir, même si cela m'attriste énormément.
Mais sache que nous t'attendrons toujours, Mère
[cdb]et moi, peu importe le temps que ça prendra.
J'attends avec impatience le jour où tu pourras
[cdb]à nouveau te présenter fièrement devant elle.
Je comprends.
Nous serons certainement devenues deux
[cdb]vieilles dames quand ça arrivera...
Mais nous serons toujours capables de discuter
[cdb]autour d'une tasse de thé !