Diable, Leonie ! Z'êtes en vie ! J'croyais
[cdb]qu'la faucheuse vous avait eue !
Moi aussi, je vous croyais six pieds sous terre.
Vous chassez toujours les trésors sous les flèches ?
...
Je vous ai vue parler à un homme d'aspect louche
[cdb]près de la grille tout à l'heure, Leonie.
Qui, lui ? Oh c'est juste un mercenaire que j'ai
[cdb]rencontré il y a longtemps.
Je vois. À en juger par son allure crasseuse, j'ai pensé
[cdb]qu'il s'agissait d'un dangereux bandit.
Ha. Pas vraiment. Et pour être honnête, c'est
[cdb]davantage un chiffonnier qu'un mercenaire.
Un... chiffonnier ?
Exactement. Vous voyez, les gens comme lui
[cdb]arpentent les champs de bataille à la recherche de
[cdb]tout ce qui pourrait leur rapporter un peu d'argent.
Les nobles les appellent les « poubelleurs », mais
[cdb]c'est un surnom un peu ridicule.
J'avais entendu des histoires sur
[cdb]ce genre de personnes, mais...
Oui, ils vivent dans un monde complètement
[cdb]en marge du nôtre. Vous n'aurez probablement
[cdb]pas l'occasion d'en voir un autre dans votre vie.
Je... l'ignorais.
Allons, ne faites pas cette tête ! Il n'y a aucun mal
[cdb]à ne pas connaître ce genre de personnes.
Sauf que je souhaiterais en savoir davantage
[cdb]sur les roturiers.
Mais pour cela, il faudrait que je parle à toutes sortes
[cdb]de personnes différentes...
Leonie, je peux vous demander quelque chose ?
J'ai lu un jour quelque chose qui m'a intriguée et
[cdb]je me demandais si vous pouviez me le confirmer.
Bien sûr. De quoi s'agit-il ?
Eh bien, j'ai lu dans un livre que les biscuits et les
[cdb]gâteaux que mangent les roturiers ne sont pas sucrés.
Mais un autre livre affirmait que les roturiers
[cdb]ne mangent pas du tout de desserts.
Alors, ne mangent-ils vraiment rien de sucré ?
Ou cela veut-il simplement dire qu'ils préfèrent
[cdb]les douceurs sans miel ?
Hmm... Eh bien, je ne veux pas généraliser, mais
[cdb]enfant, j'ai mangé plein de gâteaux qui n'étaient
[cdb]pas du tout sucrés.
Je n'arrive pas à le croire...
La plupart des roturiers n'ont pas les moyens
[cdb]d'acheter les douceurs tant prisées des nobles.
À la place, nous mangeons des biscuits non sucrés.
Qui mériteraient plus le nom d'encas, en réalité.
Des encas de roturiers ?
Ils sont probablement différents de ceux que vous
[cdb]connaissez. Ils sont durs, secs et assez basiques.
En gros, vous faites une pâte rudimentaire avec les
[cdb]céréales dont vous disposez et vous la faites frire.
C'est simple, mais nourrissant.
Donc, si je devais devenir roturière, je mangerais
[cdb]aussi ces « encas »...
Je ne mangerais plus jamais de gâteaux sucrés...
Tous les roturiers ne sont pas forcés de se nourrir de
[cdb]ces encas. Les artisans ou les marchands par exemple
[cdb]peuvent s'acheter des douceurs plus raffinées.
Et puis, vous êtes une noble !
Pourquoi vous inquiétez-vous ?
Je... Pardon. Ce n'était qu'une simple hypothèse.
Merci Leonie. Vous m'avez été d'une grande aide.
Vraiment ? Hm. Eh bien, si vous avez d'autres
[cdb]questions, n'hésitez pas à me les poser.
Oh, et pour votre information, les enfants
[cdb]de mon village ont toujours aimé les encas
[cdb]qu'on leur donnait.
C'était des gâteaux simples, c'est vrai, mais ils étaient
[cdb]quand même étonnamment bons. Vous devriez
[cdb]y goûter, un jour !
Un goût simple ? Curieux...
Je devrais peut-être essayer de préparer un de ces
[cdb]encas et voir si Leonie veut en manger avec moi...